Pour la deuxième année consécutive, l’Ecole de la deuxième Chance de Châtellerault a accueilli le collectif Chronos&Kairos pour accompagner 10 nouveaux stagiaires dans une semaine d’initiation au journalisme radio. Lisa, Yassine, Soumia, Salah, Sayid, Léa, Cassandra, Damien, Anatercia et Ryan, ont produit en 5 jours leur premier programme radio, INFOS CULTES, à partir de sujets qui les concernent ou leur tiennent à cœur. Les jeunes de l’E2C ont cherché des informations, recueilli des témoignages localement et à distance par téléphone, monté leur sujet, construit ensemble leur émission, écrit les lancements et texte de présentation, avant d’enregistrer leur programme dans les conditions du direct et en public le 8 juillet, au sein de l’école.
Au programme d’ INFOS CULTES :
- Le mariage forcé touche plus de 645 millions de femmes encore en vie dans le monde, et concerne au moins deux jeunes femmes de l’E2C ; Soumia et Yassine ont pu rencontrer à Châtellerault Iklef, la cinquantaine, que sa famille a essayé de marier contre son gré à 18 ans.
Pour compléter leur sujet, les reporters se sont longuement entretenus avec Clémence de l’association Voix de femmes qui gère le numéro d’appel Stop Mariage Forcés : elle explique les différentes situation rencontrées par les femmes qui la contactent et détaille les étapes complexes de l’accompagnement fourni par l’association ; - La vie quand on a pas de papiers, c’est une vie de galère. Salah, 17 ans, est arrivé en France il y a moins de deux ans. Comme de nombreux jeunes étrangers qui arrivent il souhaiterait travailler mais ne pourra pas le faire légalement sans titre de séjour. Pour permettre aux auditeurs de comprendre les difficultés vécues par plus de 700 000 étrangers sans-papiers (Ministère de l’Intérieur), il a discuté avec son pote Yassine, qui travaille au black à Châtellerault, avant de s’entretenir avec Kab, qui, après 7 ans d’attente et de batailles administratives, vient tout juste d’obtenir un titre de séjour d’un an ;
- Comment faire pour s’adapter en France quand on arrive seul(e) de l’étranger ? Soumia, Sayid et Salah racontent les principales difficultés qu’ils·elle ont rencontré (langue, vie sociale, travail) mais aussi les petites réussites sur le chemin de l’autonomie ;
Pour aller plus loin sur les nombreuses difficultés rencontrées par les stagiaires de l’E2C, les reporters accueillent Yamna, Accompagnatrice Socio-Administrative à l’E2C Châtellerault pour une interview en plateau. - L’augmentation des prix n’a pas épargné les habitant·es de Châtellerault : Lisa, Damien et Ryan se sont rendus au marché et dans une grande surface de la ville pour recueillir le point de vue des vendeurs et des consommateurs, avant d’analyser les principales causes de l’inflation.
- Sommes-nous en train de devenir addict à notre smartphone ? Cassandra et Léa ont posé la question à des jeunes de Châtellerault et à une addictologue de l’hôpital de Saint Mandé.
- Les jeunes de l’E2C intègrent l’école avec l’objectif de construire leur projet professionnel. Pendant leur parcours (6 mois à 1 an), ils mènent plusieurs stages pour découvrir des métiers, confirmer un projet pro et acquérir de l’expérience. Anatercia et Sayid savent tous deux le travail qu’il·elle souhaite exercer et se sont entretenu·es avec des professionnels de ces secteurs : passionnée de cuisine, Anatercia s’est rendue dans l’atelier de Zohor, traiteur franco-orientale, en pleine préparation ;
Sayid, lui, veut voir du pays tout en travaillant. C’est pourquoi il a décidé de devenir chauffeur poids-lourd. Il vous emmène dans le centre de formation d’Aftral qui forme les chauffeurs, où il a pu rencontrer Farid, formateur, et de jeunes chauffeur·ses fraîchement diplômé·es.
Après écoute de ces reportages, chaque stagiaire reporter, expliquera où il·elle en est dans la définition de son projet projet professionnel.
Il y aura aussi quelques surprises en fin d’émission :
- Sayid vous emmènera faire un voyage à la découverte des cultures d’Iraq, des Comores et d’Afghanistan, son pays. Et pour ça pas besoin d’aller bien loin, il lui a suffit de descendre les étages de son centre d’hébergement et de toquer à la porte de ses voisins.
- Yassine interprète un rap qu’il a écrit et arrangé avec son pote, intitulé « Palestine ».
Nous avons également créé une playlist afin de permettre à chaque jeune de retrouver individuellement ses productions réalisées lors du stage, pour éventuellement les valoriser au fil de leur parcours.
A l’issue de la semaine, chaque participant·e a livré ses impressions à propos du stage radio. Plus qu’une initiation au journalisme, ces temps pratiques sont des espaces précieux pour les jeunes, synonymes de liberté, d’exigence, et de travail collectif, où l’on se dépasse ensemble, où l’on se découvre des capacités. Et à la fin, on ressent toujours une immense fierté.