Dans le cadre d’une sensibilisation à l’information, des terminales L de Jean-Macé ont lancé une fausse rumeur dans le lycée pour en étudier la trajectoire.
Dans le cadre de la dernière édition du festival Takavoir, des terminales L du lycée Jean-Macé ont alimenté durant une semaine complète un blog d’informations, dont ils ont choisi les sujets (NR du 23 mars)*.
« Il faut toujours vérifier une information »
Dans cet apprentissage aux médias, ils ont également tenté une expérience des plus intéressantes : ils ont volontairement lancé une fausse rumeur au sein de leur établissement… pour mieux ensuite en étudier la trajectoire. L’objectif était d’alerter sur la vérification des informations, notamment sur le net. D’autant plus intéressant qu’au démarrage de tout ça, ils avaient pris soin d’expliquer leur démarche sur leur blog.
D’où la première conclusion qui s’est imposée à eux une fois l’expérience terminée : « les gens ne sont pas allés vérifier l’information à la source » constate un élève. « S’ils l’avaient fait, ils seraient venus sur notre blog et auraient vu d’eux-mêmes que c’était une fausse rumeur ». Moralité : « C’est facile de faire croire des choses aux gens et donc, il faut toujours vérifier une information ».
Une caméra dans les toilettes
Quelle était cette rumeur ? « On a fait croire que quelqu’un avait posé une caméra dans les toilettes pour prendre des images et qu’il envoyait ensuite des sms aux élèves en indiquant « big brother is watching you » en menaçant de divulguer des photos ». De suite, la rumeur a vécu sa vie sur les réseaux sociaux et le bouche à oreille a fonctionné.
« On a constaté que cette fausse nouvelle a été retweetée jusqu’à Bordeaux ou La Rochelle » explique Nicolas Marjault, professeur d’Histoire qui encadrait l’expérience avec Adrien Chauvin (rédacteur en chef du Bondy Blog). Des parents ont même téléphoné au lycée pour avoir des informations supplémentaires, ainsi que des groupes d’élèves qui ont déboulé dans le bureau de la vie scolaire.
Cette expérience devrait être profitable aux élèves. « On va changer notre comportement par rapport aux nombreuses informations que les médias nous donnent. On prendra plus de temps pour aller chercher d’avantage de preuves. Il faut prendre du recul plutôt que de céder à l’émotion ». Pour la proviseure Mme Mérour, qui s’est exprimée sur le blog Takavoir des élèves, « cette expérience est un bon outil pour éveiller les consciences sur les risques d’internet et de la diffamation ».